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Ecouter l'abominable vérité

On dit que la clé d’une communication réussie est l’écoute.

On dit que le premier pas vers une relation respectueuse entre deux parties réside dans le fait d’écouter l’autre …. non pas pour répondre, mais pour comprendre.


Dans ce cas et contrairement à ce que dit ce vieux dicton, on n’est pas un con … mais il se pourrait bien que nous le devenions.


En effet, tandis que nous nous évertuons à écouter l'autre, nous avons tendance à ne pas remarquer que l’autre ne fait que parler. A son tour, l’autre peut avoir cette tendance, même inconsciente, à s’enfermer dans des discours aux allures de prises de conscience humbles. Pire, il s’agit pour lui de se cacher derrière ces discours devenus des excuses. Se cacher derrière des excuses au lieu de s’attaquer au problème.


Quant à nous, notre compréhension se transforme trop vite en une déformation du discours de l’autre.

Nous comprenons ce que nous souhaitons et non ce qui est véritablement dit.

Quel est notre réflexe lorsque l’autre nous dit clairement et explicitement :

“Je ne sais pas comment tu fais pour me supporter, je sais que je ne suis pas un bon voisin / ami / collègue / époux / compagnon / parent / prof”


N’avons-nous pas tendance à nier ses propos ?


“Non, du tout ! Que dis-tu là!”


Quel drôle de réflexe de négation de la réalité.


Nous cherchons toutes sortes d’explications pour refuser la vérité qui est dite, de but en blanc, sans détour et sans filtre, par celui qui est en face de nous :


Je sais que je ne suis pas un bon ami.


Il le sait. Prétendons-nous savoir mieux que lui ? Pensons-nous qu’il se trompe ?

Quel drôle de réflexe de négation de la réalité.

Et dans quel but ?

Dans le but d’avoir un ami ? Dans le but d’avoir une famille ? Dans le but de ne pas être seul ?

Sommes-nous si désespérés d'avoir quelqu'un que nous sommes prêts à nous boucher les oreilles? Et nous nous plaignons quelques temps plus tard que telle ou telle personne n’a jamais ci ou ça. Mais ne nous avait-elle pas prévenu à maintes reprises ?


Ne blâmons pas l’autre de son aveu. Blâmons-nous de notre refus d’écouter.


“Je sais que je ne suis pas un bon ami.”

Tu le sais … mais cherches-tu à l’être ? Veux-tu l’être ?

Voilà les questions que nous devrions poser au lieu de vouloir faire mentir l’autre.

Nous serons surpris d’entendre le silence qui suit ces questions. Dans ce cas, cela montre bien que l’aveu n’était que ça : un aveu, et non une prise de conscience précédant un effort de changement.

Et dans ce cas et ce cas seulement, c’est à nous de respecter cette réalité, et de partir.


Nous avons tendance à voir en l’autre ce que nous voulons voir, et non comme il est vraiment.

L’amour, dira-t-on.

Nous avons tendance à comprendre de l’autre ce que nous voulons sauver, et non ce qui est véritablement dit.

L’importance de lire entre lignes, argumentera-t-on.


… Dans ce cas, oui, on est un con. Cessons de vouloir compliquer les choses, de chercher des sens cachés à des discours explicites, d’interpréter un message de haine en un message d’amour mal exprimé.

Cela nous éviterait beaucoup de peines. Surtout, cela permettrait de respecter le choix fait par l’autre et non le conforter dans des comportements qu’il saura excusés voire même niés.

Pourquoi mentir lorsque je sais que celui en face de moi fera tout pour ne pas accepter la vérité que je lui balance sans filtre au visage ?


Nous blâmons toujours l’autre, mais nous avons la responsabilité de nos relations.

Seul un chien reste attaché à son maître malgré une abominable vérité.

Et si nous commencions à véritablement écouter l’autre ?


- Damsel Of Letters


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