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ACCES REVOQUE

Il existe cette lâcheté accommodante pour certains et tout à fait détestable pour moi qui consiste à refuser d’affirmer et exprimer clairement ses positions.

La part honnête de ces fameux "certains" dira qu’il s’agit de ne pas prendre parti afin de ne pas avoir de problème, ou ne pas se fermer des portes. La part malhonnête de ces fameux "certains" aura le choix entre jouer sur les mots pour considérer cela comme le moyen de garder le mystère, et feindre le choc en assurant ne pas pouvoir y croire ... encore et encore. Pouvoir ou vouloir?

Je pourrais alors donner raison à ceux qui accusent ces fameux "certains" de tout simplement ne pas porter leurs c*uilles; mais étant polie, je vais m’en tenir à qualifier ses minables comportements et les excuses qui leur sont associées de pure et simple lâcheté. Tonino Benacquista a écrit que « le seul vrai combat de tout homme l’oppose à sa propre lâcheté », et c’est une victoire que je clame avec fierté.


Dans Au huitième jour, je propose que l’on ne perde pas ou plus de temps à éduquer en vain des murs blancs pour nous focaliser sur l’arrosage et l'entretien de fleurs noires. Après tout, « Comment pouvez-vous faire les racistes cesser leur racisme lorsque le racisme structure leur système de pensée, anime leur cœur et dirige leur vie entière ? » Alors je me concentre sur ces fleurs noires. Je m’acharne à m’adresser exclusivement aux Noirs, à nous. Je veux dépenser mon énergie à réussir à nous faire prendre conscience du jeu (néo) colonial en cours et auquel nous prenons, sans le savoir, part. Je consacre une partie de ma thèse à déconstruire le mythe du Racisme entre Noirs…un mythe ? Le troisième épisode de LE STUDY VLOG est consacré, en termes vulgaires, aux « vendus », et en termes savants bien que vulgarisés, à la zone grise, et sur cette base, disons simplement que ce Racisme entre Noirs n'est que le résultat pervers de « jeu » basé sur une politique malsaine du diviser pour mieux régner.

Nous refusons toutefois de nous attarder sur les stratégies conscientes de certains décidés à jouer le jeu d’un système injuste et (néo) colonial décadent. Alors s’il est vrai que mon intérêt se porte sur notre participation inconsciente à cette funeste machination qui nous plonge dans un suicide – identitaire – collectif, cela ne signifie aucunement que j'arrive à rester de marbre face aux fameux « certains », aux Noirs qui ferment consciemment les yeux et se murent dans un silence à faire éclater du cristal. Ceux qui se prélassent dans un petit confort fait de liberté illusoire. Ceux qui passent consciemment sous silence et excusent les comportements et paroles assassins et racistes de leurs ‘ami.es’, de leurs collègues et/ou même de leurs partenaires afin de polir cette vitrine façonnée dans le but de satisfaire une image sociale précaire. Ceux qui autorisent les appropriations culturelles, les odieuses insultes qualifiées de "blagues", les comportements et autres expressions dégradantes et foncièrement racistes. Il paraît qu’il faut balayer devant sa porte avant de juger son voisin. Et vous, chères décadences personnifiées, êtes passés maîtres dans l’art de présenter une devanture aussi propre que les rues de Monaco … Mais nous savons tous ce qui se cache derrière les portes de votre manoir des horreurs : une apocalypse intra-muros gerbante.

Et vous me faîtes gerber.

Vous êtes pires que le Mal lui-même. Qui est le plus fou ? Le fou ou celui qui l’encourage et le protège ? Qui est le plus dangereux ? Le meurtrier ou celui qui place encore et encore l’arme dans la main de ce meurtrier ? Qui est le plus menaçant? Celui qui tente d'envahir le foyer que nous nous efforçons de construire, ou celui qui, à l'intérieur de notre foyer, lui ouvre la porte et l'invite à entrer tout saccager?


La restauration de notre Humanité est un projet collectif ; nous ne pouvons être meilleurs qu’ensemble ! Mais cela doit passer par la volonté individuelle de chacun de renouer avec sa propre humanité … Et si nous ne pouvons pas accepter que notre quête de paix soit sabotée par des dominants attachés à leur Privilège, se battant bec et ongle pour défendre un patriarcat baignant dans le sang et les larmes de ses victimes, nous ne pouvons encore moins accepter que ce sabotage provienne d’une partie de ces victimes, victimes qui préfèrent embrasser leur condition de dominés, victimes qui préfèrent se contenter d’un semblant de paix, victimes qui choisissent de se convaincre que passer leur vie à genoux est et sera toujours plus confortable qu’une position de dignité.

Et (mal)heureusement cela doit régir toutes les sphères de notre vie.

Prêtons attention à la manière dont ceux qui nous font du mal arrivent à nous atteindre, au biais par lequel ils ont accès à nous. MLK nous mettait en garde contre le silence de nos amis plus que contre les cris de nos ennemis.

Alors aussi douloureux que cela puisse être, n’autorisons plus dans nos vies ces amis et /ou ces membres de notre famille qui, tout en se persuadant d’être innocents sous prétexte que ce ne sont pas les marques de leurs crocs autour de nos gorges, ouvrent notre porte et autorisent d'impitoyables criminels qui ne jurent que par la haine et la destruction à entrer dans notre vie.

Non, ce ne sont pas leurs crocs qui sont plantés dans notre carotide, mais ce sont bien ces misérables lâches qui nous jettent en pâtures à ces répugnants fanatiques animés par la jalousie et la cruauté.


Alors oui, c'est à vous que j'en veux. C'est vous que je méprise. Et je refuse désormais d'écouter et de discuter avec n'importe qui, et ce, dans toutes les sphères de ma vie.


Je  refuse d'écouter ces parents qui jugent l'éducation d'autres parents alors qu'ils ont laissé et continuent d'autoriser leur conjoint à maltraiter leurs propres enfants. Je refuse de les écouter prétendre qu'ils n'ont jamais rien fait de mal ... alors même qu'ils n'ont justement rien fait quand leur conjoint a mis leur propre enfant à la rue.

Je refuse de discuter en cachette avec ces artistes qui ont un avis bien tranché sur la question de la pwofitasyion et de l'appropriation culturelle, alors qu'ils usent de leur art pour satisfaire le regard exotisant de la sombre figure du Papa Blan. Je refuse qu'ils partagent avec moi leurs opinions alors même qu'ils les taisent lorsqu'ils sont approchés par de potentiels acquéreurs, galeristes et autres agents enclins à littéralement acheter le bâillon que ces artistes placent eux-mêmes sur leurs lèvres timorées.

Je refuse d'écouter ces collègues se plaindre de la discrimination dont ils sont victimes, du manque d'opportunités et l'impossibilité pour eux de gravir les échelons à cause de la couleur de leur peau, alors même qu'ils refusent de formuler cette plainte à haute et intelligible voix. Je refuse de me battre pour ces pusillanimes qui, refusant de se battre pour eux-mêmes, trouvent pourtant leur voix pour s'indigner de la violence des mots que je peux employer et qui sont les premiers à désigner le racisme comme, au mieux,une incompréhension, au pire, de l'ignorance.


Je ne peux plus me permettre de côtoyer ces imposteurs craintifs se drapant dans leurs plus belles toges d'innocence brodées de leurs pathétiques excuses telles que "Je ne pensais pas qu'elle irait aussi loin", "Je suis choqué de son comportement", ou encore "Pourtant, je t'assure que c'est un garçon gentil", pendant qu'ils donnent encore une fois l'autorisation à leur vile partenaire de continuer leur macabre mission, qu'ils excusent et encouragent encore une fois la funeste ignorance de leurs amis dégénérés, qu'ils taisent et protègent encore une fois les actes dégradants et décadents de leurs impitoyables collègues.

Plus facile à dire qu'à faire?

Parce qu'il s'agit de nos amis, de notre famille, de ces personnes qui nous ressemblent et avec qui nous voulons construire une unité, aux côtés de qui nous voulons nous battre pour une paix durable, leur révoquer l'accès est difficile ne serait-ce qu'à envisager.... Mais la douleur finira par s'estomper. Elle s'estompe au moment même où nous prenons conscience que notre bourreau n'avait accès à nous qu'à cause d'un intermédiaire qui a visiblement et clairement choisi un camp qui n'est pas le nôtre. Elle s'estompe au moment même où nous transformons les tristes "encore une fois" en puissants "plus jamais".

Dans une autre mesure, elle s'estompe à chaque fois que je rencontre ceux qui ont compris que la Justice et l'Humanité sont plus importantes que leur Privilège, ceux qui ont l'humilité et le courage d'user de ce Privilège pour démanteler, à leur niveau, un système inhumain. En même temps que la douleur s'estompe, notre espoir est nourri et notre détermination grandit. Elle grandit à chaque fois que je rencontre ces personnes qui me ressemblent avoir le courage de se lever et de se battre pour  notre dignité et notre liberté, ces personnes inspirantes qui font preuve de résilience au quotidien. J'ai longtemps pensé que cela faisait de nous des soldats contraints, en état de légitime défense, à lutter inlassablement. Mais je réalise petit à petit que nous ne sommes pas des soldats subissant volontiers la contrainte pour le plus grand Bien.

Non.


Nous sommes des êtres humains embrassant sereinement notre mission : celle de restaurer notre humanité, celle de protéger l'Humanité. N'en déplaise à ces chiens qui osent s'y attaquer. N'en déplaisent à ces lâches qui ont troqué leur humanité pour vénérer et se vautrer dans la merde de ces chiens. Nous n'accueillons plus naïvement les chevaux de Troie.

Nous sommes des êtres humains, et en tant que tels, nous (re)bâtirons et défendrons notre Humanité ... ne vous en déplaise.

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