Le mot de trop. La parole blessante de trop. La remarque inutile de trop.
Story Time ? Une jeune fille s’est suicidée. Personne n’a compris.
Tout semblait bien aller. Rien ne semblait clocher.
Pourtant, un jour, pour une broutille, elle a mis fin à ces jours.
Pour une broutille … du moins pour les autres.
Pour son entourage, cela était une broutille. Pour ses amis, cela n’était rien. Pour ceux à qui l’histoire est racontée, cela ne constituait en rien un motif “valable”.
“Juste pour ça ?!”
Pourtant, personne ne semble comprendre sa part de responsabilité dans la mort de cette jeune fille. Au quotidien et inconsciemment, nous remplissons le vase de quelqu’un d’autre. Nous rajoutons une goutte à ce vase déjà bien trop rempli.
Nos mots, nos actions, nos comportements constituent ces gouttes. Pour nous, cela n’est rien. Juste pour ça …
"Oh, mais c’était pas méchant !"
Ce n’était pas méchant, mais est-ce que c’était utile ?
Si notre besoin d’ouvrir notre bouche inutilement est plus grand que notre besoin de ne faire que du bien à l’autre, il faudrait que l’on commence sérieusement à nous poser des questions quant à notre humanité.
Et là, les hypocrites malicieux diront : “Ah bah, si on ne peut plus rien dire …”
Plus rien ?
Nous vivons dans un triste temps où la mystification prend de plus en plus d’ampleur. Dans cette volonté de faire passer le mal pour le bien et l’immoral pour le moral, on appelle à la libération. La recherche de libertés en tout genre. Si bien qu’aujourd’hui, empêcher ou simplement pointer du doigt le fait de faire du mal ou s’adonner au mal est systématiquement considéré comme un manque de tolérance, une atteinte à sa liberté.
Oui. Nous sommes arrivés à ce temps où dire STOP revient à entraver les libertés de certains….y compris la liberté d’être un gros enf*iré.
Dans son Apologue, Socrate explique qu’il faut toujours faire passer ce que l’on dit dans trois tamis en se posant trois questions :
1 - Est-ce que ce que je m’apprête à dire est vrai ? Notons que les rumeurs, les propos rapportés et autres ragots non vérifiés ne constituent en rien des vérités.
2 - Est-ce que ce que je m’apprête à raconter est quelque de bon, de bien, de sain ?
3 - Est-ce que ce que je m’apprête à raconter est utile ?
Si ce que nous nous apprêtons à dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, gardons notre bouche fermée.
Si ce que nous disons n’est ni vrai, ni bon, ni utile, nous proférons des mensonges et nous nous adonnons à la méchanceté inutiles.
Si nous considérons que ne pas nous laisser aller à la méchanceté et aux mensonges inutiles signifie pouvoir ne plus rien dire, je crains que nous ayons passé un cap dans la médiocrité inhumaine et vers la mort de notre âme.
Car oui, alors que nous sommes occupés à l’ouvrir inutilement, nous ne percevons pas les conséquences de notre parole ou de notre acte que l’on considère anodin, banalité.
La banalité des uns n’est jamais sans conséquences pour les autres. … Preuve en est du racisme banalisé, soit dit en passant.
“Mais ça c’est rien !” Pourtant ce rien peut être le tout de l’autre.
Et si c’est rien, pourquoi le faire/dire/exprimer ?
Et si ce rien était la goutte d’eau qui fait déborder le vase ?
Et si nous étions responsables de ce vase qui déborde ? Peut-être que notre acte ne constitue qu’une simple goutte dans un vase déjà à ras bord. Mais cette faible quantité aux apparences simples n’est pas innocente puisqu’elle participe au débordement, au raz-de-marée.
Certains diront qu’on ne peut jamais savoir quelles conséquences nos actes ou paroles pourront avoir. Toutefois, je suis convaincue qu’en s’adonnant au bien, aucun mal ne peut être produit.
Je suis persuadée que si je m’évertue à traiter l’autre avec amour, aucune haine ne peut jaillir. Ce n’est pas compatible.
Tout comme de petites actions et paroles baignées dans la méchanceté inutile peuvent faire déborder un vase, je suis assurée que de simples actions et paroles empreintes de vérité, de bienveillance, d’utilité et d’amour de l’autre peuvent participer à vider un vase.
Participer à faire déborder un vase ou participer à le vider ? Mon choix est fait.
Quel est le vôtre ?
Si ni Socrate ni notre humanité ne convainquent, je terminerai en mobilisant la seule valeur sûre :
“L’homme pervers prépare le malheur, Et il y a sur ses lèvres comme un feu ardent. L’homme pervers excite des querelles, Et le rapporteur divise les amis.” - Proverbes 16:27-28
"La mort et la vie sont au pouvoir de la langue; Quiconque l’aime en mangera les fruits.” - Proverbes 18:21
- Damsel of Letters
Bonjour Céline,
Le ……… on peut plus rigoler….. j’en est fait les frais personnellement et je ne peux plus l’entendre alors ça peut paraître dur mais avec moi NON on ne peux pas rire de TOUT. Surtout lorsqu’on ne ce connaît pas plus que ça !
Je suis qualifié de personne fragile avant je m’en défendais hors aujourd’hui OUI oui je suis fragile donc ne me faite pas MAL.
J’ai envie de continuer encore et encore d’écrire mais ton récit à résumé exactement ce que je ressent.
Néanmoins, je me demande pourquoi le mal est si simple à faire on aura beau me donner des réponses aucunes jusque ce jours n’a trouvé de sens à mon cerveau.
😞
Bonjour,
En lisant ce texte, c'est exactement ce ce que j'entends face une personne qui s'est suicidé...
"Les mots sont puissants". Quand j'explique aux gens à quel point dire des choses constamment négatifs aux personnes peuvent avoir un impact sur leur bien être... on me répond ce ne sont que des mots. Surtout quand ces personnes utilisent le compte du fameux "humour"... Cet "humour" qui est souvent utilisé soit disant pour mettre la bonne ambiance, pour faire rire la galerie... sauf celui qui est moqué... qui au final lui ne rit pas ou plus, qui est mal à l'aise. Puis c'est ainsi que cet "humour" sur la victime va continuer sur le court, moyen puis le long terme et lorsq…