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NEG' AN BA KANN', RETE AN BA KANN'?

Les contes et les mythes ont ce pouvoir de nous enseigner dès notre plus jeune âge les valeurs d’une société, d’expliquer pourquoi certaines choses sont comme elles sont, et surtout pourquoi elles doivent le rester.


Rose&Fit partage avec nous « un peu de LIFE parsemée de STYLE, SPORT, FOOD, … » ainsi que ses lectures ... une magnifique jeune femme du 21ème siècle, unapogetically living her best life ... jusqu’à ce qu’il lui soit rappelé que cette "liberté" dont elle jouit est un cadeau du Papa Blanc. Car après tout, elle est Noire dans une société injuste régie par le Privilège Blanc. Par conséquent, elle doit rester à sa place de Noire.

Mais notre société est-elle vraiment injuste ?

SELON LA LÉGENDE donc, le Blanc, le Mulâtre et le Nègre se sont vus offrir les mêmes chances dans la vie. Le Blanc, être parfait, est non seulement arrivé en premier sur les lieux pour choisir la richesse, mais à également pu partager une petite discussion amicale avec un bon Dieu dont il apparaît être l'interlocuteur privilégié. Le Mulâtre aurait pu arriver à l’heure s’il n’avait pas cette part nègre qui l’a fait s’arrêter en chemin pour les beaux yeux d’une quelconque donzelle … Qui peut le blâmer ? Mais parce qu’il n'est qu’à moitié Nègre, il a pu arriver à temps pour choisir l’intelligence, qualité de toute manière inhérente au Blanc. Quant au Nègre … Pour la faire courte, avec son petit tambour et ses outils, il a été voué depuis le commencement à amuser la galerie et à travailler jusqu’à sa mort pour accroître la richesse du Blanc, et ce, avec le sourire. C’est d'ailleurs la finalité de cette petite histoire : « nèg’ en bas canne juque temps yo mô. » Pire … ou mieux, je ne sais plus trop : le bon Papa Blanc, n’a pas hésité à promettre au Nègre malheureux de lui fournir ce travail («  Nèg là, eh ! pas pléré, je te ferai gagner ta vie. »), histoire de s'assurer la reconnaissance éternelle du bon Nègre. Méssi missa ! 


TRADUCTION? Noir.e.s, restez à votre place de Noir.e.s ! Cessez de rechercher cette lubie appelée « liberté » car il ne vous appartient pas d’en jouir. Contentez-vous de la pseudo-liberté accordée par votre bienfaisant Papa Blanc, et remerciez-le pour cela. Méssi bon missa! Un système basé sur le Privilège Blanc n’a rien d’injuste, et appeler à son démantèlement, c’est aller contre l’ordre naturel des choses. Pardon... C’est aller contre la volonté de Dieu !

Voilà donc ce qui nous est enseigné.

Tout comme l'ordre colonial usait de la Bible pour justifier et asseoir sa domination et des comportements abjects, il s’agit aujourd’hui d’user de contes pour enseigner aux tous petits que le Noir a une place dans le monde et qu’il doit la respecter. Car l’aliénation est plus efficace en s’y prenant très tôt, il s’agit d’expliquer très tôt pourquoi le Noir est voué à la soumission au Papa Blanc. Voilà comment est « savamment inculqué », pour reprendre la formule césairienne, l'assistanat, la dépendance et tous ces autres termes 'jolis' pourtant synonymes de soumission totale.

Il nous est interdit de "voir le mal partout" alors que ce mal est effectivement partout.  Par cela, il nous est littéralement demandé de fermer les yeux sur la merde alors même que, y étant enfoncés jusqu'au cou, nous ne pouvons que la sentir. Malheureusement, certains, à force de côtoyer la merde, finissent par s'en accommoder...jusqu'à l'apprécier.

Le culot n’a pas de limite car le racisme n’en a pas.

Ajoutez à cela la croyance en les bienfaits civilisateurs de la colonisation, ou encore l’audace plus inhumaine qu’imbécile d’une Christine Angot, dont la pseudo-logique se veut participer à la falsification de l’Histoire, et vous avez la preuve d’un monde raciste dont les membres bénéficiant du Privilège Blanc prennent plaisir à se vautrer dans la décadente merde qu’ils ont reçue en héritage jusqu’à se noyer dedans.

Et maintenant ? Maintenant que nous savons, voyons, entendons et expérimentons tout cela, qu'allons-nous faire? Allons-nous vraiment nous contenter  d'être les victimes et les témoins de l'immonde? Allons-nous nous contenter de nous indigner? 


Je préfère être accusée de voir le mal partout plutôt que de le laisser sévir sans broncher. Je préfère être accusée d’être une dangereuse communautariste plutôt que d’accepter cette place que je sais ne pas être la mienne. Nèg‘ an ba kann‘, rété an ba kann‘?

Fanm doubout', lévé sizé !

Nous n'avons pas à  « rété an ba kann'», nous n'avons pas à subir et encore moins à nous accommoder de lectures colonialistes, de pubs abjectes, de programmes médiocres, de propos et d'enseignements puants souillés du racisme de ces bouches aussi sales que leur cœur.

Nous pouvons et nous nous devons de boycotter ces attaques souvent si subtiles qu'elles en sont encore plus violentes. L'heure n'est plus à l'indignation, elle est à l'action, et j'ai choisi de boycotter tout ce et tous ceux qui entravent grandeur, excellence, espoir et Humanité. Entre Nèg' an ba kann' et Fanm doubout', mon choix est fait.

Et vous?

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