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LES FEMMES ET LES ENFANTS D'ABORD ?

La femme meurt.

La femme meurt sous les coups de l’homme. La femme meurt à cause de l’inaction de l’homme.

La femme meurt.


En même temps que nous avons gagné des droits, notre liberté a été enterrée un peu plus profondément. Et en même temps que nous avons cru gagner en liberté, nous avons été faites prisonnières de la peur.

La peur nous paralyse, mais nous sommes contraintes de faire comme s’il n’y avait rien d’effrayant. L’injustice est une lente agonie : “Subis, meurs … mais souris en le faisant !”

Et, victimes, nous avons pourtant la responsabilité de la culpabilité qui devrait être celle de ces misogynes tellement complexés par une masculinité qu’ils ont depuis longtemps troqué leur virile humanité contre une virilité inhumaine.


Tout est de notre faute !

La femme qui se fait agresser le soir n’aurait pas dû être dehors après le coucher du soleil. Alors la femme a peur de rentrer seule le soir … mais l’agresseur frappe désormais sous le soleil de midi.

La femme qui se fait tuer pendant son footing en pleine journée n’aurait jamais dû emprunter ces chemins isolés. Alors la femme a peur de prendre l’air loin de la pollution de la ville … mais l’assassin tue désormais sous les regards des citadins qui ont bien plus peur d’être en retard au bureau.

La femme qui se fait droguer puis violer dans les toilettes d’un bar … Vous savez déjà ce qu’on dit de cette femme. Alors la femme évite les lieux festifs et autres rassemblements de ce genre … mais le violeur est ce collègue propre sur lui qui partira après son dégueulasse méfait pour récupérer son petit Julien à l’école maternelle.


Alors la femme apprend à se protéger …

Et même là, elle s’attire les foudres de cet ‘homme’ froissé dans son ego.

Il massacre la femme, mais il veut qu’elle se soumette à sa protection.

Il tue la femme, mais il veut qu’elle le considère comme son sauveur.

Tout est de notre faute …

N’est-il pas étonnant de se moquer de la fille avec des daddy issues … lorsque personne ne blâme l’homme qui a abandonné son rôle de père ?

N’est-il pas déplorable d’accabler la compagne méfiante … lorsque personne n’accuse l’homme qui a failli à se montrer digne de confiance ?

N’est-il pas insupportable de mitrailler la femme pour les échecs de pourritures masculines ? L’homme refuse d’accepter qu’une femme finisse par vouloir être seule… et même nous, femmes, avons appris à redouter la vieille fille entourée de ses chats pour préférer la loque entourée de bourreaux.


Il n’y a que quelques décennies de cela, parce qu’elle n’avait aucun droit, la femme, pour survivre, avait besoin de ce bâtard qui préférait jouer à l’homme plutôt que d’en être effectivement un. Aujourd’hui, si elle veut survivre, la femme a compris qu’elle doit fuir ces psychopathes qui pensent que posséder un pénis suffit à faire d’eux des hommes.


L’homme veut une femme, une mère, une sœur, une épouse, une fille, une amie …

Mais pense-t-il ne serait-ce qu’une minute à être un homme pour la femme, un fils pour la mère, un frère pour la sœur, un époux pour l’épouse, un père pour la fille, un ami pour l’amie ?


Et ne soyons plus dupes !

Ce n’est pas parce qu’ils ne nous traitent pas comme des utérus sur pattes ou qu’ils ne passent pas la main sous nos jupes que cela en fait par défaut des hommes. Nous sommes tellement habituées à la diarrhée dégoulinante que même le crapaud déversant sa merde compacte nous apparaît comme le prince charmant.



Je n’ai pas eu d’autres choix que d’apprendre (pas assez tôt à mon goût) à me méfier du raciste qui s’ignore, à craindre celui qui se cache, les mains dans les poches, derrière celui qui tient la machette, à fuir le pseudo-humaniste qui cherche à justifier l’injustifiable ...

De même, j’ai appris à fuir l’homme qui ne se mouille pas pour la femme, celui qui ne se sent pas concerné, celui qui exige des femmes de ne pas le mettre dans le même sac puant que les porcs humanoïdes mais qui ne s’insurge pourtant pas contre ses confrères.

Récemment, j’ai pris mes jambes à mon cou lorsqu’un ‘homme’ a expliqué qu’il n’était que justice d’assister à la montée des masculinistes.

Après tout, s’il y a des féministes, pourquoi n’y aurait-il pas des masculinistes ?

Suis-je la seule à vomir devant un tel raisonnement ?

La même logique a vu le jour à l’apogée du #BlackPride. Pour certains, il n’était que justice de parler de ‘fierté blanche’ si nous parlions de ‘fierté noire’. … Dans un monde blanc, raciste, suprémaciste, néo-colonial ? Vraiment ?

De même, est-il juste et normal qu’il y ait des masculinistes dans un monde où le patriarcat domine déjà ?!

Ca refuse d’être des hommes, mais ça se bat comme des petits morveux pour que le masculin garde sa primauté sur le féminin dans la langue française.

Ca refuse d’être des hommes, mais ça cherche la bagarre à “iel”...


Tant qu’ils ne seront pas des hommes, la femme devra avancer seule.

Tant qu’ils ne seront pas des hommes, ils pointeront du doigt la féministe.

… Et lorsque ce patriarcat misogyne est intériorisé par les femmes ... Lorsqu’il infiltre les rangs du féminisme et le pervertit… Lorsqu’il retourne la femme contre la femme ....


Tant qu’ils ne seront pas des hommes, ils continueront à construire des murs.

Tant qu’ils ne seront pas des hommes, ils continueront à foncer dedans comme des abrutis.

Tant qu’ils ne seront pas des hommes, nous devrons sauver ce que nous pouvons, à commencer par nous afin de mieux protéger les prochaines générations.

Après tout, ne dit-on pas “les femmes et les enfants d’abord” ?

Alors que nous pensons qu’il s’agit d’une des règles du parfait gentleman, je commence à penser qu’il s’agit d’une loi naturelle de l’Humanité qui nous exhorte à laisser derrière son plus grand ennemi.

Ils sont trop occupés à s’en prendre à Eve pour reconnaître le péché et la lâcheté d’Adam.

Ils accusent la féministe de vouloir diviser alors qu’ils ont abandonné le navire de la complémentarité et du partenariat depuis longtemps pour régner en maîtres absolus sur la décharge nauséabonde du patriarcat.


Tant qu’ils ne seront pas des hommes, ils seront les ennemis de l’Humanité.

Alors oui … les femmes et les enfants d’abord !


- Damsel Of Letters

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